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La guerre des 6 mois

Jilali Ferhati
Essence

La guerre des 6 mois

La Guerre des 6 Mois : un drame sensible sur la jeunesse marocaine

La Guerre des 6 Mois, réalisé par Jilali Ferhati, est un drame poignant qui explore les émotions, les conflits et les dilemmes de la jeunesse marocaine contemporaine. À travers le regard de deux lycéens que tout oppose, le film dresse un tableau intime et critique d’une société tiraillée entre tradition et modernité.

Situé dans le contexte hautement symbolique de l’année du baccalauréat, ce film capte une période de bascule — celle du passage à l’âge adulte. C’est un moment de choix, d’incertitude, mais aussi d’espoir. Dans ce contexte, un amour naît entre un jeune homme musulman et une jeune fille juive. Leur relation, à la fois sincère et passionnée, se heurte à des frontières invisibles : celles de la religion, des normes sociales, et de l’histoire collective.

Une romance contrariée comme miroir social

Ce récit amoureux n’est pas seulement une trame narrative, mais un miroir de la société marocaine. La Guerre des 6 Mois interroge les lignes de fracture religieuses, culturelles et identitaires qui divisent encore certaines communautés. À travers cette romance, le réalisateur Jilali Ferhati aborde avec subtilité la question du vivre-ensemble, de l’intolérance et du poids des héritages.

Le film ne cherche pas à juger, mais à comprendre. Il donne voix aux contradictions internes des personnages, tiraillés entre leurs sentiments et la pression extérieure. Cette tension entre liberté individuelle et pression sociale constitue l’un des fils conducteurs du film.

Le don d’organes, un enjeu vital et symbolique

En parallèle de l’histoire d’amour, le film introduit un thème rarement abordé dans le cinéma marocain : celui du don d’organes. Cette question, à la fois médicale, éthique et spirituelle, devient le moteur d’une réflexion plus profonde sur la vie, la mort, et la transmission.

Le don d’organes agit ici comme un pont possible entre les êtres humains, quelles que soient leurs origines. Il symbolise la capacité de transcender les différences pour répondre à une urgence humaine. À travers cette thématique, La Guerre des 6 Mois pousse le spectateur à se confronter à des tabous persistants, à la peur du corps, à la dimension sacrée de la vie et à ce que l’on est prêt à donner, ou non, pour sauver l’autre.

Une mise en scène sobre et émotive

Jilali Ferhati signe une réalisation sobre, sincère et profondément respectueuse de ses personnages. Le film évite les effets spectaculaires pour se concentrer sur les détails du quotidien, les regards silencieux, les hésitations, les dialogues parfois douloureux. La caméra reste proche des visages, des émotions, des tensions intimes. Elle capte l’instant, l’instant fragile où tout peut basculer.

Le rythme du film épouse les hésitations de ses protagonistes, leur besoin de comprendre, de choisir, d’aimer malgré tout. Le spectateur est invité à partager leur vulnérabilité, leurs silences et leurs cris contenus.

Des acteurs jeunes et puissants

La performance des jeunes acteurs est l’un des grands atouts du film. Rim Fathi, Saad Mouaffak et Yousra Bouhmouch incarnent leurs rôles avec une justesse et une intensité rares. Ils parviennent à transmettre toute la complexité de leurs personnages — à la fois fougueux, perdus, courageux et profondément humains.

Leur alchimie à l’écran permet au spectateur de s’attacher immédiatement à eux. Ce sont des visages neufs du cinéma marocain, porteurs d’une nouvelle génération de talents.

Mon rôle de sound designer dans La Guerre des 6 Mois

En tant que sound designer, j’ai eu le privilège de participer à cette œuvre touchante. Mon travail a consisté à concevoir un paysage sonore à la hauteur de l’émotion portée par l’image. Chaque ambiance, chaque respiration, chaque silence a été pensé pour accompagner au plus près les états d’âme des personnages et renforcer l’impact narratif.

Le son joue ici un rôle discret mais essentiel : il souligne les tensions, intensifie les moments clés, et crée une atmosphère immersive qui aide le spectateur à ressentir, plutôt qu’à simplement regarder. Ce travail minutieux sur le son contribue à donner une texture unique au film, en harmonie avec la sensibilité de la mise en scène de Jilali Ferhati.

Un film marocain universel

La Guerre des 6 Mois n’est pas seulement un film marocain ; c’est un film universel. Il parle d’amour, de choix, de courage, de deuil, de transmission. Il touche à l’intime tout en s’inscrivant dans une réflexion collective. En explorant les dilemmes de jeunes marocains, il parle à toutes les jeunesses du monde.

C’est une œuvre profondément humaine, sincère, et nécessaire. À travers elle, le cinéma marocain affirme une nouvelle voix, lucide, courageuse, et tournée vers l’avenir.

Le regard du réalisateur : Jilali FARHATI s’exprime sur La Guerre des 6 Mois

Pour mieux comprendre les intentions artistiques et humaines derrière La Guerre des 6 Mois, il est essentiel d’écouter la parole de son réalisateur. Dans cette intervention télévisée, Jilali FARHATI revient sur les origines du projet, les thématiques abordées, et les choix de mise en scène. Il y évoque également la portée sociale du film, sa dimension universelle, et l’importance de donner la parole à une jeunesse en quête de sens.

➡️ Voir l’interview complète de Jilali FARHATI à la télévision : https://www.dailymotion.com/video/x9jpeg2

➡️ Pour voir d’autres projets que j’ai réalisés, cliquez ici : https://marouanebouchou.com/projects